ROMAN (embargo 16 août)

« Ô Maria »

Anouar Benmalek

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PARIS (AP) ­ Qualifié par « L'Express » de Faulkner méditerranéen, traduit en dix langues, l'auteur, à qui l'on doit, entre autres, « Les Amants désunis » (Calmann-Lévy, 1998) ; (Livre de Poche), 2 000, Prix Rachid Mimouni, et « L'Enfant du peuple ancien » (Pauvert), 2 000, plusieurs fois primé, nous gratifie ici d'une déchirante histoire d'amour et de liberté, à la veille de la grande déportation des morisques que Philippe III put « triomphalement » accrocher à son palmarès pour se « glorifier » d'une totale reconquête de l'Espagne catholique. Les morisques -population misérable et courageuse de l'Aragon, de la région de Valence, de Murcie et de la Vieille Castille, convertie de force, contrainte, soumise à une obsédante propagande et à toutes les manipulations, étaient restés musulmans de coeur et de pratiques. Inassimilables, dirait-on aujourd'hui. Leur expulsion et leur bannissement, par centaines de milliers, se feront dans des conditions atroces et inhumaines. C'est dans ce cadre épique, que se déroule l'histoire de cette Andalouse d'autrefois, chrétienne et musulmane, mère désespérée, doublée d'une catin trop belle pour vivre en paix même après la mort, dans cette Espagne tragique. Un très grand roman qui, selon les mots de l'auteur, montre « ce qui aurait pu être, et que la terrible soif de pureté n'a pas permis ».  

Ed. Fayard. (468 pages, 22 euros)

           AP/ ryq