L'amour loup

Anouar Benmalek
Pauvert

Chaïbane et Nawal en Asie centrale

par Ingrid Merckx
Lire, mars 2002

    Des chapitres un et deux comme des faux départs, L'amour loup à son début déroute, puis, au chapitre trois, il happe. Qui est le narrateur? Dans quel arabe communiquent ces apatrides de nationalités différentes? Peu importe. Il y a Chaïbane et Nawal, leur rencontre improbable à Moscou en 1987, et leur virée, plus improbable encore, en Asie centrale. Nawal, qui a grandi dans un camp palestinien, est bizarre, à la fois fragile et violente. Ce qui trouble Chaïbane, pourtant plus préoccupé par ses errances personnelles et son Algérie malade. Lorsqu'elle disparaît, il part la chercher jusqu'en Syrie et au Liban. Il arrive dans des zones de conflits, prête l'oreille aux témoignages des réfugiés puis ironique, las, faussement indifférent, il traverse vers son unique but: Nawal. Pas de larmes ni de leçon de morale dans ce récit, tantôt cru tantôt désabusé, écrit par Anouar Benmalek il y a plus de dix ans. Contrairement à ceux de ses autres romans, les personnages ne sont pas là pour évoquer des guerres ou symboliser des réconciliations. Ils mettent en avant des réactions, la complexité des situations et des sentiments sous les yeux d'un protagoniste, un voyageur.

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