VIVRE POUR ÉCRIRE AVEC ANOUAR BENMALEK
L'auteur de la vérité incisive
12 Avril 2007

 

Les éditions Sédia élargissent leur champ d’action pour se consacrer à la publication de recueils d’entretiens...

    A bâtons rompus est le nom de cette collection d’entretiens avec des écrivains de la Méditerranée.  Le premier du genre est accordé à l’écrivain mathématicien, Anouar Benmalek, qui, dans cet ouvrage au nom si poétique, Vivre pour écrire, répond aux questions d’un autre poète, Youcef Merahi. Aussi, dans ce petit livre de 93 pages, Anouar Benmalek se livre spontanément et parle du rôle de la poésie, «cet Everest de la littérature, ce lieu du doute» auquel il s’est adonné à ses débuts à Constantine. Son passage à l’écriture romanesque, il le doit à une fille mythomane dont il était tombé amoureux, l’élément déclencheur qui l’a poussé à écrire; d’ailleurs, l’ego de l’écrivain, est ce métier fondé d’abord sur la patience.


    Anouar Benmalek évoque, également, la diversité des langues en littérature, de sa patrie à lui, les moments de son enfance qui ont forgé ses souvenirs, du sens qu’il donne aux mots Algérie et Algérien, de la littérature comme synonyme de vie «pour le meilleur et pour le pire»; il dévoile ses sentiments envers Mohamed Dib, Kateb Yacine, Tahar Djaout, et bien évidemment de ses romans, les Amants désunis, L’année de la putain, du remous qu’a provoqué Ô Maria, aussi de sa quête absolue de vérité, en tant qu’écrivain, de sa passion pour l’histoire, de la censure, qu’il qualifie de «la mort de la civilisation».

    Passant à l’homme, Anouar Benmalek confie la richesse de sa diversité identitaire, de sa famille, de ses habitudes journalières, ses goûts pour le cinéma, entre autres. Bref, un tour d’horizon complet que fait Youcef Merahi autour de la personne d'Anouar Benmalek, en la sondant avec profondeur dans une analyse pertinente. Aujourd’hui, Anouar Benmalek est considéré comme un écrivain majeur à la plume incisive et au talent universel. Il est traduit dans une dizaine de langues. Il est ainsi présenté, entre autres, comme «le Faulkner méditerranéen» par L’Express et Mohamed Dib dit qu’il est «au niveau d’un Joseph Conrad». On aimerait tant découvrir ce personnage. Vivre pour écrire est à lire absolument!

                                                                                                                                                        O. HIND